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Scolarité : mon ado ne veut pas travailler, que faire ?
- 11 septembre 2018
- Posted by: admin
- Category: Non classé
Voilà un sujet qui fâche et à juste titre. Quoi de plus horripilant que de voir son ado sans aucune motivation pour ses études ? Pourtant, il n’a pas le choix. Il doit bosser ses cours. Vous le savez, il le sait peut-être, mais rien n’y fait. A-t-il réellement conscience de l’enjeu ? La punition et le flicage sont-elles les meilleures armes pour le motiver ? Faisons le point.
Mon ado ne veut pas travailler à l’école : pourquoi ?
Lui, il rêve d’informatique et de jeux vidéo. Elle, elle ne vit que pour le stylisme et la mode. Malgré leurs rêves de réussite, ni elle ni lui ne se mettent au travail. La motivation n’est pas là et la nonchalance s’est installée. Crise d’adolescence ou non, bien qu’elle soit normale dans leur processus de maturation, ils ne réalisent pas qu’ils se mettent en danger en négligeant leurs études. Les projets d’avenir sont encore des préoccupations bien lointaines pour eux. Ils ne savent même pas ce qu’ils seront demain matin au réveil ! Les potes, les amours, les soirées sont des choses tellement plus réelles et concrètes à leurs yeux…
Mais les notes chutent et les conflits familiaux éclatent. Ce fléchissement scolaire inquiète les parents, à juste titre. Ils se sentent démunis, oscillant entre exaspération, punitions ou lâcher-prise. Et si cette démotivation et ce relâchement perdurent, que faire ?
Vous le savez, nous le savons tous, la puberté est une étrange période, difficile à vivre pour nos enfants. Elle est caractérisée par d’importantes transformations corporelles et les remaniements psychiques qui vont avec. Mais la puberté entraine aussi une sorte de réaménagement des liens aux figures parentales de l’enfance. Il leur faut « devenir grand » et prouver aux parents que leur influence est dorénavant limitée, que leur avis n’est plus essentiel.
Dans ce contexte, ces ados sont persuadés que de toute façon leurs parents ne les comprennent pas et qu’ils ne savent que leur parler de notes, d’école et de travail, comme s’il n’y avait que ça d’important dans la vie. Enfant, faire plaisir à la maitresse, à papa et maman était un facteur de motivation. Mais aujourd’hui, ce moteur-là ne fonctionne plus et n’est pas d’actualité. Ce n’est pas leur priorité.
Lâchez un peu de lest et mettez-le face à ses responsabilités
Lorsqu’un ado manifeste un acharnement à ne rien faire au collège ou au lycée, il y a de quoi perdre patience et s’énerver. Les punitions pleuvent, les sorties « sautent », surveillance, contrôle et restrictions deviennent alors nos alliés. Mais sont-ils vraiment de « bons » alliés ? Est-ce vraiment la bonne solution pour motiver son ado et le pousser au travail ? Il est à craindre que plus vous serez dans l’injonction de travailler, moins votre enfant le fasse. Il est dans la contradiction et ne redoute pas vos « menaces ».
Lâcher un peu prise peut être un moyen efficace. Il ne s’agit pas de ne plus rien lui dire, mais de baisser un peu la garde et de réduire ce flicage constant.
À table, on évite de mettre sur le tapis le sujet de l’échec scolaire. Manger le ventre noué et la gorge serrée ne sont pas des solutions pour désamorcer le conflit. Tout comme lorsqu’il rentre de cours, on ne lui saute pas dessus dès qu’il a franchi la porte pour lui demander s’il a eu une note. Il faut essayer de vous aménager des moments de répit où le sujet de conversation ne tournera pas uniquement autour de lui et de ses difficultés.
Lâcher un peu prise ne signifie pas non plus ne plus rien lui dire, non, bien au contraire. Vous devez impérativement tenter de privilégier le dialogue. Essayez de trouver des compromis. Posez vos limites et soyez clair : demandez-lui sans détour si son souhait est que vous n’interveniez plus ou si, au contraire il a besoin d’aide, voire de soutien extérieur, pour remonter la pente.
Mettez-le au pied du mur. Il n’est pas question de ne plus l’accompagner, mais de le mettre face à ses responsabilités. Votre ado peut se sentir déprimé par cette image dévalorisée qu’il a de lui-même (même s’il crie haut et fort le contraire). Il ne s’agit pas de le conforter dans son sabotage scolaire, mais de le faire réfléchir et réagir positivement. « Tu veux que nous te considérions comme un grand ? Alors, prouve-le ! Montre-le-nous en prenant tes responsabilités ! »La plupart d’entre eux, bien qu’excédés que vous soyez en permanence derrière eux, ont besoin de sentir que vous êtes à même de poser un cadre clair, rassurant et sans sermons.
Il fait des efforts ? Son travail est fait et sa motivation semble un peu plus prononcée ? Encouragez-le (sans trop en faire pour autant) et proposez-lui un peu de liberté pour l’encourager (par exemple, une sortie avec ses potes, jusqu’alors refusée faute de manque évident de travail).
Intéressez-vous à son univers et ouvrez-le au monde extérieur
Ce n’est pas toujours facile, loin de là, mais essayez de comprendre ce qu’il vit en ce moment. Son décrochage scolaire est-il dû à des cours trop compliqués ? A-t-il des difficultés avec son entourage scolaire, un prof, un élève ? Sans le harceler, privilégiez une nouvelle fois la communication.
Ne vous butez pas à n’entretenir avec lui qu’un dialogue uniquement axé sur sa vie au collège ou au lycée. Établissez un lien hors cadre scolaire et valorisez ses centres d’intérêt. Au lieu de rejeter l’univers des jeux vidéo qui le passionne, demandez-lui ce qu’il lui apporte, pourquoi il y voue un tel intérêt. En vous intéressant à ses hobbies, vous allez mettre en avant ses qualités et le valoriser. Cette approche ne peut être que bénéfique pour lui donner un « sentiment de compétence », le motiver et l’impliquer. Nous avons trop souvent tendance à souligner ce qui ne va pas. Or, nos enfants ont aussi besoin d’entendre ce qui va !
Si l’intérêt à s’ouvrir au monde vient de soi, notre rôle est aussi d’aider nos enfants à le faire. Parlez-lui de la vie, de l’amour, de politique, de l’environnement, de tous les sujets d’actualité qui peuvent éveiller et piquer sa curiosité. Votre ado n’est pas uniquement un collégien ou un lycéen, c’est avant tout un mini adulte en pleine construction qui a besoin d’être conseillé, guidé et considéré.
Être parent d’ado est parfois un cap difficile. Vos angoisses quant à sa réussite scolaire et son avenir sont légitimes, mais elles ne sont malheureusement pas forcément les siennes, tout du moins pas pour le moment. Essayez d’amorcer une envie de le faire travailler et lui expliquant calmement ce que cela pourrait lui apporter plus tard peut être un bon point pour qu’il prenne un nouveau départ.
Source : http://www.quotibien.fr/scolarite-ado-ne-veut-travailler-faire/